Ces derniers jours, j’ai eu cette impulsion : m’acheter des vêtements, mais impossible pour moi de passer à l’action.
Comme si un nouveau haut, un nouveau pyjama, allaient m’ancrer quelque part.
Mais sans réfléchir, je me suis tournée vers les mêmes choses qu’avant :
un débardeur que j’ai déjà
un pyjama en double
une version un peu plus propre, un peu plus neuve, d’un vêtement déjà usé
Et soudain, j’ai vu.
Je ne m’habillais pas pour moi, là, maintenant.
Je m’habillais pour forcer une version de moi qui n’existe plus.
Je voulais projeter un futur avec des habits issus d’un passé désuet.
…
Ce que je vis aujourd’hui, c’est un changement de peau.
Pas spectaculaire.
Pas annoncé.
Mais profond.
Je ne compte plus sur le blog pour tout transformer.
Il m’accompagne. Il me forme. Il me révèle parfois ce que je ne veux pas voir.
C’est une structure intérieure, pas une promesse extérieure.
Alors je continue d’écrire.
Mais plus pour avancer quelque chose.
Plutôt pour me traverser moi-même, sans me perdre.
Et si c’est lu, tant mieux.
Sinon, c’est aussi très bien.
…
Je suis entre deux peaux.
L’ancienne gratte encore.
La nouvelle n’est pas prête.
Alors je reste là, immobile un moment,
à ne plus vouloir acheter ce qui me serre,
et à laisser venir, peut-être,
ce qui m’ira enfin.
Je marche encore avec ma mue sur le dos.
Mais je sais maintenant que je suis déjà en train de changer.