On croit que la volonté est une force.
Un muscle mental. Un moteur qu’on alimente au café et à la colère.
On pense que si l’on veut assez fort, alors ça viendra.
Qu’on peut façonner le monde à l’image de nos désirs. Qu’on peut battre la réalité à coups de discipline.
J’y ai cru aussi.
Mais j’ai vu ce que ça fait.
Tenter de forcer la volonté, c’est comme vouloir enfanter dans un corps fermé.
C’est une tension.
Un arrachement.
Une sorte de viol intérieur qu’on ne nomme jamais comme tel — parce qu’il est tourné vers soi, qu’on le justifie au nom du « courage ».
Mais la vraie volonté n’est pas là.
Elle ne pousse pas.
Elle ne crie pas.
Elle passe.
Elle glisse comme un ruisseau là où c’est possible.
Elle ne heurte pas le roc. Elle le contourne, ou s’assèche, ou attend.
Quand la volonté est juste, elle n’a rien de spectaculaire.
Elle ne donne pas l’impression d’être « fort », elle donne le sentiment d’être exactement là où il faut.
Il n’y a plus rien à forcer.
Plus besoin de croire qu’une action urgente prouve une vie réussie.
Plus besoin de s’attacher à l’idée que seules les choses coûteuses ont de la valeur.
Plus besoin de nourrir une réalité fantasmée, au point de la faire plier sous la volonté.
La volonté véritable ne cherche pas à dominer le réel.
Elle ne fait pas la guerre à ce qui est.
Elle agit quand l’espace s’ouvre.
Elle se manifeste quand la lutte intérieure s’apaise.
Elle n’est pas une conquête.
Elle est un acquiescement fluide.
Et c’est peut-être cela, justement :
ce que l’on voit enfin à travers le voile des illusions.
Pour t’accompagner dans ce cheminement :
Il existe un symbole ancien, paisible, qui illustre parfaitement cette idée : la carpe koi.
Elle ne lutte pas contre le courant. Elle suit ce qui l’appelle, remonte quand il le faut, et parfois se laisse porter.
Dans sa danse silencieuse, elle incarne cette forme de volonté non forcée, qui agit avec le vivant, jamais contre lui.
Tu peux imprimer le mantra accompagné de son illustration ci dessous, ou simplement te répéter le mantra.
« Je n’ai rien à vaincre pour avancer.
L’eau me portera là où je ne pensais pas aller. »