Non, ce n’est pas forcément de la paresse. Ce n’est pas que tu n’en as pas envie.
C’est peut-être juste que ton énergie est mobilisée ailleurs. Et que ton corps le sait.
Il y a des moments où l’on se dit “je devrais faire ci”, “il faut que je me bouge”, “j’ai la flemme”.
Et si ce mot-là, la flemme, venait couvrir un phénomène beaucoup plus fin ? Plus subtil, plus intime, et surtout… plus juste.
L’énergie ne disparaît jamais, elle circule.
Il m’est souvent arrivé de ne pas réussir à faire une action simple : sortir, appeler quelqu’un, répondre à un mail, aller au sport.
Mais dans ces moments, je n’étais pas vide. J’étais remplie.
Occupée. Engagée ailleurs.
Je n’étais pas inactive : j’étais en train d’absorber, d’intégrer, de libérer.
Ces trois dernières années, je n’ai pas pu faire autre chose que ces vagues de libérations intérieures. Je ne savais même pas comment les nommer. Mais je n’étais pas oisive. J’étais profondément en mouvement, de l’intérieur.
L’énergie est une question de priorité invisible
Parfois, j’ai envie d’aller faire du sport. J’ai l’élan. Et pourtant, une autre force me rappelle à l’ordre.
Comme un appel plus fort : celui du repos, le lendemain d’un soin énergétique. Ou celui de l’écriture, quand un sujet profond monte et ne me lâche plus.
C’est comme si quelque chose savait mieux que moi ce qui est juste.
Et si notre “non-action” était en réalité une action invisible, mais essentielle ?
L’esprit préoccupé fatigue le corps
Il y a aussi ces jours où l’on n’avance pas parce que l’on pense trop.
Un souci qui tourne en boucle, une peur, un deuil, un nœud intérieur…
Tout cela mobilise une énergie immense. Et le corps, intelligent, ne rajoute pas une tâche physique par-dessus. Il nous protège. Il attend.
Chaque jour a son énergie propre
Il n’y a pas deux jours identiques. Même si tout se répète, les jours ne nous appellent pas à la même chose.
Il y a des matins où l’écriture vient, fluide, d’un jet. Et d’autres où tout semble lourd.
Ces variations ne sont pas des caprices. Elles sont naturelles. Elles reflètent le mouvement cyclique de la vie.
Les cycles nous gouvernent, que l’on en ait conscience ou non
En énergétique chinoise, on parle de circulation : le Qi circule dans les méridiens selon un rythme précis, heure par heure, jour après jour, saison après saison.
Chaque organe, chaque fonction, a ses temps forts et ses temps faibles.
Il y a des moments pour agir. Et d’autres pour digérer, pour reposer, pour préparer.
Être à l’écoute de ces mouvements, c’est honorer le vivant. C’est sortir de la logique de productivité linéaire.
Et si tu n’étais pas en train de fuir… mais d’honorer un rythme plus vaste ?
Ton “immobilité” n’est peut-être pas un problème à résoudre.
Mais un message à entendre.
-« Et si, au lieu de se forcer, on apprenait à écouter ce qui, en nous, sait déjà quoi faire — ou ne pas faire — aujourd’hui ? »